Il faut une CCT pour les assistant-e-s en pharmacie!

Unia Vaud a mené une enquête auprès du personnel des pharmacies. Alors que leur formation est exigeante et que leur métier implique de nombreuses responsabilités, les employé-e-s critiquent les bas salaires et les horaires de travail pénibles.

Travailler en pharmacie: notre métier mérite mieux!

Les assistant-e-s en pharmacie sont essentiels aux soins de base. Pourtant, beaucoup envisagent de changer de branche. Le sondage a donné les résultats suivants:

L'essentiel en bref

  • De plus en plus de dĂ©parts: les bas salaires, les horaires et les conditions de travail mĂ©diocres sont les raisons qui poussent les employĂ©-e-s Ă  changer de secteur.
     
  • Un quart des personnes interrogĂ©es a bĂ©nĂ©ficiĂ© d'une augmentation salariale moyenne de 100 francs ces dernières annĂ©es.
     
  • 87,5 % soutient les revendications d'Unia pour la reconnaissance d'une profession Ă  part entière, un salaire minimum de 4300 francs, plusieurs niveaux de salaire minimum, cinq semaines de vacances et une compensation automatique du renchĂ©rissement.

622 assistant-e-s en pharmacie se sont exprimées, il faut les écouter!

Sur 622 participant-e-s, les assistant-e-s en pharmacie ont rĂ©pondu massivement Ă  notre sondage (82 % des rĂ©ponses). Des apprenti-e-s et des pharmacien-n-e-s ont Ă©galement participĂ©. 

Ce sondage est donc représentatif de la branche. Fort de ces réponses, Unia Vaud et son comité d’assistance sont à même de défendre les intérêts du personnel des pharmacies vaudoises.

«La Société vaudoise de pharmacie (SVPH) doit comprendre que les assistantes en pharmacie (APH) ne tiendront pas 5 ans de plus dans ces conditions et que la dégradation du métier est déjà trop importante pour continuer à faire l'autruche.» Paula

91,3% de femmes, 100% de détermination

La branche est largement féminisée, 91 % des réponses se déclarent femmes. Les enjeux de genre, de travail et d’inégalités sont donc largement entremêlés. Nous méritons des salaires dignes, un salaire «d’appoint» ne suffit pas!

«Malheureusement, le salaire n’est pas valorisé et les horaires peu compatibles avec une vie de famille.» Nour

Un métier d’avenir, oui mais comment?!

Il y a urgence! Notre enquête montre que plus d’un-e employé-e sur deux ne se projette pas dans la branche ces prochaines années…

Et l’enquĂŞte montre clairement pourquoi les employĂ©-e-s quittent la branche: 

  • en raison des mauvaises conditions de travail (24,7 %) 
  • et des salaires trop bas (31,6 %), 
  • sans parler des horaires (27,3 %). 

Offrons des solutions et évitons la fuite du personnel vers d’autres horizons!

«J’ai quitté ce métier écœurée, après 15 ans, je gagnais à peine 200 CHF de plus qu’une nouvelle diplômée.» Arjeta

Mais tout n’est pas perdu. Près de deux tiers (64,8 %) des employé-e-s ayant quitté le métier pourraient revenir si les conditions s’amélioraient.

Quelques signes positifs

Déjà, les assistant-e-s et le personnel en pharmacie aiment leur métier et sont impliqués, ce qui explique le taux massif de réponses que nous obtenons à chacun de nos sondages ainsi que la participation impressionnante à chacune des assemblées. Les employeurs devraient reconnaître et respecter cela, ce qui signifie entamer un dialogue avec un syndicat comme Unia.

Concernant l’évolution des salaires, nous avons constaté que près de 3/4 des personnes interrogées ont vu leurs salaires augmenter ces dernières années (en moyenne d’environ 100 CHF). C’est très positif ! Toutefois, il faut relativiser immédiatement ce constat: les prix, les loyers et les primes maladies ont aussi pris l’ascenseur durant cette même période !

Des revendications toujours autant d’actualité

En 2022, plus de 700 assistant-e-s en pharmacies votaient pour les revendications suivantes comme étant prioritaires:

  • ĂŠtre reconnu comme mĂ©tier spĂ©cifique distinct du commerce de dĂ©tail, Ă  travers une convention collective de travail (CCT) des pharmacies 
  • Salaire minimum de CHF 4'300 X 13 en sortie d’apprentissage 
  • Grille salariale permettant la prise en compte de la formation, des responsabilitĂ©s et de l’anciennetĂ© 
  • Indexation des salaires aux augmentations rĂ©gulières du coĂ»t de la vie 
  • 5 semaines de vacances pour toutes et tous, 6 semaines dès 50 ans

En 2025, 87,8 % des sondé-e-s estiment que ces demandes sont toujours autant nécessaires, mais souhaitent augmenter le salaire minimum à 4'500 francs, ceci en raison de la hausse du coût de la vie.

«Nous méritons une meilleure reconnaissance, une augmentation de nos salaires et un 13ème salaire! Et dès 50 ans, 6 semaines de vacances.» Fabien

Cette enquête montre l’importance d’améliorer les conditions de travail. La mise en place d’une convention collective de travail (CCT) serait la bonne solution pour répondre aux difficultés persistantes des employées, mais aussi des employeurs. Une CCT et un partenariat social entre employeurs et employé-e-s créeraient un cercle vertueux et donneraient un signal positif aux employé-e-s en quête de reconnaissance, réduiraient la fuite du personnel et amélioreraient la stabilité des équipes et les possibilités de formations. Avec des conditions améliorées et la mise en place d’une grille salariale évolutive, l’environnement de travail s’en trouveraient apaisé et la compétition serait d’autant plus loyale entre les pharmacies vaudoises.

Le syndicat Unia et le comitĂ© vaudois des assistant-e-s en pharmacie continueront d’interpeller la SociĂ©tĂ© Vaudoise des Pharmacies (SVPh) jusqu’à ce qu’une telle CCT advienne. Pour nous aider dans cette voie et soutenir la revalorisation de vos mĂ©tiers, contactez-nous et rejoignez-nous! 

Vous ĂŞtes assistant-e en pharmacie? Rejoignez-nous!