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80% des assistantes en pharmacies du Canton de Vaud exigent des revalorisations

Confrontée à une pénurie de relève et à de bas salaires, les assistantes en pharmacie du Canton de Vaud ont massivement répondu à un sondage sur la nécessaire revalorisation du métier. Elles demandent notamment un salaire minimum de branche de CHF 4300 francs x 13, l’ouverture de négociations pour une convention collective de travail et une meilleure reconnaissance des formations. Un rendez-vous est agendé à début octobre avec les employeurs de la branche.

Avec l’acceptation d’AVS 21 dimanche dernier, les assistantes en pharmacies feront partie des salariées contraintes de travailler une année de plus avant de toucher une retraite pleine. Des améliorations concrètes, rapides et importantes aux conditions de travail du personnel des pharmacies ne peuvent plus attendre. Constituées en comité syndical au sein d’Unia Vaud depuis deux ans, les assistantes en pharmacie du canton ont donc lancé en juin un sondage auprès de leurs collègues.

Une mobilisation massive des assistant-e-s en pharmacie

Les assistantes en pharmacie se félicitent aujourd’hui que plus de 740 d’entre elles aient répondu au sondage ; ce taux de participation (environ 75%) est extrêmement élevé en comparaison d’autres campagnes de sondage. Cela montre que les propos du président de la Société Vaudoise de Pharmacie (SVPh) dans le journal Le Courrier du 25 juillet dernier, sont loin de la réalité vécue par les assistantes. La SVPh voulait résumer la mobilisation d’Unia à une « petite dizaine d’assistantes non représentatives de la branche » ; or, c’est la grande majorité des assistantes en pharmacie du Canton qui revendiquent aujourd’hui une revalorisation de leur métier.

Le syndicat se réjouit d’autant plus du pourcentage élevé de réponses sachant que certains pharmaciens n’ont pas facilité la mise à disposition du sondage syndical à leurs employé-e-s, allant parfois jusqu’à s’opposer à sa simple diffusion auprès du personnel. Heureusement, la grande majorité des entreprises ont joué le jeu, signe qu’un partenariat est envisageable pour les prochaines années.

Des attentes salariales en première priorité

Les salarié-e-s ont fait part de leurs revendications prioritaires pour la revalorisation de leur métier. Comme pour d’autres métiers féminins pas ou trop peu reconnus à leur juste valeur, les premières priorités des assistantes sont salariales :

  • Un salaire minimum à 4300 CHF X 13 : 596 votes (80.5%)
  • L’ouverture de discussions en vue d’une Convention Collective de Travail spécifique à la branche : 516 votes (69.6%)
  • Une grille salariale évolutive en fonction de l’expérience et des formations acquises : 490 votes (66.1%).

La généralisation de la 5ème semaine de vacances et l’indexation pleine et entière des salaires font également partie du top 5 de la liste des 12 propositions soumises par ce sondage aux salarié-e-s de la branche par le comité syndical des assistantes en pharmacie d’Unia Vaud.

Une amélioration des conditions de travail pour lutter contre la pénurie

Pour Unia, les employeurs ont tout intérêt de tout entreprendre pour une revalorisation du métier. Le cursus de formation pour obtenir le CFC d’assistante en pharmacie vient de changer : le métier évolue et se complexifie. Des dizaines d’offres d’emplois sont à pourvoir faute de personnel. Les grandes chaînes offrent des primes allant jusqu’à 10'000 CHF à leurs employé-e-s qui feraient venir des collègues, en lieu et place de solutions plus durables. La revalorisation du métier est la solution ; pour preuve, ce témoignage reçu au syndicat cet été : « J'ai quitté la pharmacie 2 ans après la fin de mon apprentissage pour me diriger dans le monde des assurances, domaine dans lequel je travaille toujours aujourd'hui. Si les 5 revendications que j'ai cochées étaient actuellement en place, je retournerais certainement exercer ce beau métier. » Ces améliorations sont d’autant plus nécessaires que les assistantes en pharmacies font partie intégrante des acteurs de la santé en attente, comme d’autres, d’une juste reconnaissance. Si les coûts de la santé sont en augmentation constante, il est inconcevable que les assistantes en pharmacie ne disposent même pas d’un salaire minimum décent et d’une progression salariale liée à leur formation.

Un rendez-vous agendé avec les employeurs

Le syndicat Unia, fort des nombreuses réponses reçues, rencontrera prochainement les employeurs de la branche et appelle les assistantes à s’organiser et à participer massivement à la prochaine assemblée vaudoise du personnel en pharmacie, qui aura lieu le 24 octobre prochain à Lausanne.