Les assistant-e-s en pharmacie veulent une CCT et pas des effets d’annonce.

Unia Vaud et son comité des assistant-e-s en pharmacie dénoncent la décision du patronat vaudois des pharmacies de refuser de négocier une CCT pour des arguments fallacieux. Le syndicat demande que les effets d’annonces patronaux d’un salaire à CHF 4300.- minimum soient suivis d’accords impératifs entre partenaires sociaux et convoque une AG fin janvier qui décidera de la suite à donner et des actions à entreprendre pour faire entendre raison aux pharmacien-ne-s.

Le comité Unia des assistant-e-s en pharmacies vaudoises a pris connaissance par communiqué de presse de la décision de la SVPh de « ne pas entrer en matière sur la demande d’ouverture de négociations pour une CCT » pour la branche des pharmacies. Une assemblée générale est convoquée le 31 janvier 2024 pour décider de la suite à donner à ce refus et des mesures à prendre. Le Président de l’Union syndicale suisse Pierre-Yves Maillard est invité à cette occasion.

Les pharmaciens fermés au partenariat social

Par leur communication, les pharmacien-ne-s vaudois-es rejettent ainsi la demande de plus de 740 assistant-e-s et employé-e-s en pharmacie, soit 80% de la branche, qui avaient voté en faveur de cette CCT en 2022. Le personnel demandait pour rappel de régler dans cette convention un salaire minimum de CHF 4'300 X 13, une grille salariale évolutive, 5 semaines de vacances pour toutes (6 dès 50 ans) et l’indexation des salaires sur l’inflation. Ce refus patronal, motivé par des arguments hypocrites et de mauvaise foi, n’a pas manqué de fâcher les assistantes en pharmacie qui sont prêtes à se battre davantage pour l’obtention de leur CCT.

Salaire à CHF 4300.- : une règle ferme plutôt que des effets d’annonce

Sous pression, le patronat a annoncé recommander à ses membres un salaire d’au moins CHF 4300.-. Unia salue cette étape mais ne se satisfait ni d’un effet d’annonce sans règle impérative et contrôle, ni d’un simple salaire minimum d’entrée alors que la reconnaissance des formations et de l’expérience au cours de la carrière est un enjeu fondamental pour la revalorisation de la branche.

Le prétexte fallacieux du salaire minimum

Sous prétexte du dépôt des initiatives pour un salaire minimum vaudois qui seront soumises au vote dans quelques années, la SVPH considère que la question salariale serait déjà réglée. Nous sommes pourtant aujourd’hui bien loin du compte en termes de revalorisation salariale de la profession. Toutefois, Unia prend acte avec satisfaction du fait que la SVPh, dont les intérêts sont défendus par le Centre Patronal, plaide de fait pour l’acceptation de nos initiatives. Le syndicat ne manquera pas de solliciter ce nouvel allié au moment de la campagne de votation !

Les tâches de santé publique nécessitent une CCT

A la revendication consistant à revaloriser la profession des assistantes en pharmacie, la SVPH rétorque discuter avec le canton de Vaud pour inscrire la profession dans la loi sur la santé publique. Cela fait néanmoins des années que la SVPH se cache derrière cet argument sans qu’on puisse mesurer de réelles avancées. Unia interpellera le Canton afin d’être associé aux éventuelles discussions et exiger que des standards de CCT soient un prérequis à toute évolution dans ce dossier, respectivement à tout mandat public ou parapublic.

Une menace inacceptable sur les salaires des assistant-e-s en pharmacie

Enfin, la SVPh évoque les prix des médicaments comme obstacle à la revalorisation des salaires ce qui revient à dire que les bas salaires d’assistant-e-s en pharmacie servent de variable d’ajustement aux profits des employeurs. Cela démontre la mauvaise foi de la SVPh et c’est une menace très concrète sur la revalorisation durable du travail d’un millier de travailleuses et travailleurs. Pour le syndicat, le seul rempart face à ces menaces proférées publiquement par le patronat est la négociation sans délai d’une CCT de force obligatoire pour les pharmacies vaudoises.