Un comité vaudois appelle à voter contre EFAS, contre ses hausses de primes et son diktat des assureurs.
Le comité unitaire vaudois contre EFAS a lancé ce samedi matin sa campagne lors d’une action symbolique illustrant la volonté des caisses-maladie de démanteler à coups de marteau le contrôle et le financement publics du secteur. Car EFAS signifie la prise de pouvoir des assureurs au détriment des assuré-e-s, des patient-e-s et du personnel de soins. Des représentant-e-s de l’Union syndicale vaudoise, des syndicats SSP et Unia, des partis SolidaritéS, du parti socialiste et du POP vaudois, des mouvements de la grève féministe et du Mouvement pour le socialisme ont scandé leur appel au « NON à EFAS le 24 novembre ».
NON aux pressions sur le personnel de santé et les patient·e·s
La réforme limite le financement public des coûts des EMS et soins à domicile à 26.9% au lieu de 46% en moyenne nationale actuellement. Ce changement aura pour effet d’augmenter les participations individuelles des patient-e-s et de provoquer une nouvelle et constante augmentation des primes d’assurance-maladie, et ce du fait du vieillissement de la population. Vanessa De Roche, militante du SSP-Vaud, a fait part de « sa profonde inquiétude pour le personnel de la santé, et particulièrement des EMS et soins à domicile. » La secrétaire syndicale du SSP Vaud Catherine Friedli a dénoncé « un désengagement financier programmé des cantons qui menace le service public ».
NON au transfert des responsabilités des cantons vers les caisses-maladie
Derrière son slogan de simplification administrative, EFAS est une réforme fondamentale du financement du système de santé. La réforme livre le secteur de la santé au diktat des caisses-maladie en soumettant l’ensemble des prestations, qu’elles soient stationnaires, ambulatoires, ou encore de longue durée, à un mode de financement unique, où les assureurs sont les principaux financeurs. Après leur volonté de saborder l’AVS et la LPP, Arnaud Bouverat, secrétaire régional d’Unia Vaud, a dénoncé « une nouvelle offensive du lobby des assureurs de dicter le futur du système de santé, contre l’intérêt des assuré-e-s, des patient-e-s et des travailleurs-ses ». Térence Durig a plaidé pour une vraie et urgente « solution pour un contrôle démocratique de la santé : une caisse-maladie unique et publique, financée de manière solidaire. » Car notre système de santé n’est pas à vendre, et surtout pas à des caisses intéressées en premier lieu à placer des assurances complémentaires.
NON à une attaque contre les femmes
Dans les métiers de la santé, 80% du personnel est féminin. Dans les EMS, 70% des pensionnaires sont des femmes. Dans les familles, les proches aidant-e-s sont en majorité des femmes. La pression programmée sur les coûts menée par les assureurs péjorera donc très nettement les conditions de vie et de travail de femmes dont le rôle n’est déjà aujourd’hui pas reconnu à sa juste valeur. Geneviève De Rham de la grève féministe a appelé à « une revalorisation des métiers de soins très majoritairement féminins et à la défense de soins de qualité, y compris pour nos aînés qui sont majoritairement des aînées. Il faut refuser EFAS car la réforme va exactement dans le sens opposé et renforce la logique de marché dans le système de soins. »
NON à l’explosion des primes d’assurance-maladie
Le système des primes par tête de l’assurance-maladie est le système de prélèvement le plus antisocial de toutes nos assurances dites sociales. Au lieu de réviser cette injustice, la réforme EFAS charge davantage de coûts sur les caisses-maladie et donc les primes. Pire, pour les soins de longue durée, la réforme déplafonne à terme les montants à charge des assurances ce qui constitue une bombe à retardement pour les primes d’assurance-maladie. La réforme nous menant droit dans le mur, il est essentiel que la population vaudoise, attachée traditionnellement à davantage de solidarités pour le financement du système de santé, vote clairement NON à EFAS le 24 novembre.