Licenciement collectif Micarna : Unia arrache des améliorations et maintient la pression

Le personnel de Micarna, réuni en assemblée, a pris acte des améliorations du plan social national du groupe Migros sous la pression de leur grève. Il constate que seule la pression du personnel uni et soutenu par Unia permet d’obtenir des résultats. Comme Migros n’assume toujours pas sa pleine responsabilité sociale d’employeur, Unia demande de nettes améliorations et sollicite le fonds de soutien de Migros. 

Réunis hier soir à Ecublens (VD), le personnel de Micarna qui avait fait grève pour obtenir un plan social digne début mars dernier a tiré un premier bilan de la procédure close devant l’Office vaudois de conciliation. Il a pris acte des prochaines démarches pour que le groupe Migros assume ses responsabilités sociales dans le cadre de ce licenciement collectif.  

La lutte et la pression constante ont fini par porter leurs fruits
C’est uniquement grâce à leur détermination et leur pression constante sur le groupe Migros que les travailleurs-ses de Micarna ont gagné le respect et obtenu des améliorations par rapport à ce que Migros leur proposait au départ. Depuis la grève du mois de mars dernier, les différentes actions et la saisine de l’Office de conciliation, le personnel de Micarna à Ecublens a arraché plusieurs acquis, comme :

  • Sur le plan national, la modification du plan social-cadre Migros et l’application de ce plan social à toutes les entreprises du groupe Migros à partir du 1er mai 2024, ce qui engendre une amélioration des conditions de départ pour des milliers des travailleurs-euses.
  • Spécifiquement pour Micarna Ecublens, l’assouplissement des critères pour l’acceptation d’un emploi convenable et donc la liberté d’accepter ou de refuser une offre d’emploi de Micarna à Courtepin tout en restant éligible au plan social.
  • Le respect et un appui externe pour le replacement. 

Recommandations insatisfaisantes de l’office de conciliation
Après la saisine de l’office de conciliation par la conseillère d’Etat Isabelle Moret puis par Migros, et une longue procédure due aux atermoiements de Migros et de ses partenaires sociaux, l’office de conciliation a publié ses recommandations en date du 2 août dernier. Unia déplore l’absence de prise en considération des revendications matérielles des salarié-e-s contrairement à l’usage constant de l’office pour les autres employeurs. Si l’office a bien reconnu des manquements au niveau du plan social, il s’est contenté de demander à Migros de meilleures modalités de soutien pour les cas les plus précaires sans proposer aucun droit et mesure financière précise, seul langage que Migros comprend. Migros a saisi l’office de conciliation dans le but clair de mettre fin à la grève, sans but aucun d’améliorer matériellement la situation des salarié-e-s et il est regrettable que l’Office de conciliation se soit prêté au jeu. 

Pré-retraites indécentes et indemnités insuffisantes : appel au fonds de soutien Migros
Même avec les améliorations apportées, le plan social du plus grand employeur suisse reste au-dessous des usages en vigueur dans le Canton de Vaud. Aujourd’hui, le personnel pâtit clairement des manques de soutien à la prise d’une retraite anticipée (les pertes d’années de cotisation sont insoutenables), des faibles indemnités de départ et de l’absence de traitement équitable des cas de rigueur. Le syndicat Unia appelle le groupe Migros à faire tout le nécessaire pour proposer des emplois vraiment équivalents.  Dans le cas contraire, Unia demande une nouvelle négociation d’autres améliorations du plan social comme le font les entreprises responsables. Pour les travailleurs-euses de Micarna à Ecublens, une demande de soutien a été déposée au fonds de soutien Migros afin de permettre à des travailleurs-euses qui ont travaillé des décennies pour le groupe de ne pas se retrouver avec des rentes indignes à la retraite et d’avoir une vraie reconnaissance du travail effectué. Car Migros ne peut faire du marketing sur ses œuvres sociales et culturelles (le fameux pourcent) et ne pas assumer sa responsabilité sociale pour ses propres salarié-e-s.