Les salarié-e-s d’Alstom Villeneuve bénéficient d’un plan social, mais l’avenir du site reste plus qu’incertain

Alors qu’une année s’est écoulée depuis l’annonce de la restructuration d’Alstom à

Villeneuve, les syndicats et associations d’employé-e-s s’inquiètent quant à l’avenir du

site. Les partenaires sociaux ont négocié un plan social et ont obtenu sa validation par

l’ensemble du personnel. En revanche, les propositions pour assurer l’avenir du site

n’ont pas été traitées avec le sérieux nécessaire jusqu’ici, ni par l’entreprise, ni par le

canton. Un an plus tard, il est peut-être encore temps d’agir.

Les syndicats signataires de la CCT de l’industrie des machines Unia, Syna, SCIV, Société
des employés de commerce et Employés Suisse tirent un bilan pour le moins mitigé, un an
après la restructuration annoncée par Alstom à Villeneuve. Les syndicats et associations se
sont engagés avec la commission d’entreprise à ébaucher des alternatives au projet présenté
par la direction et à demander des mesures pour réduire les conséquences des licenciements,
dont un plan social.


Des licenciements retardés et un bon plan social
Après plusieurs mois de négociations ardues avec la direction suisse d’Alstom, les syndicats
ont pu signer un plan social prévoyant des indemnités de départ et un dispositif progressiste
de retraite anticipée, ainsi que des mesures de replacement et de réorientation pour le
personnel. Celui-ci a accepté ce plan social à une écrasante majorité. Grâce à la mobilisation
du personnel et des syndicats, l’échéancier de mise en oeuvre des licenciements a pu être
légèrement retardé, mais malheureusement leur nombre n’a pas fondamentalement été revu
à la baisse. De nombreux salarié-e-s ont en outre dû recourir à l’appui de leur syndicat pour
faire valoir dans les faits leur droit au plan social au cours de l’année.

Des propositions pour l’heure ignorées et un avenir incertain
En parallèle de la négociation du plan social, les salarié-e-s ont, avec l’appui des syndicats et
d’experts du domaine ferroviaire, rédigé un rapport proposant des alternatives aux
licenciements et à la réduction du site d’Alstom à un simple site de maintenance et d’entretien.
Cette option paraît en effet peu crédible du fait d’un volume d’affaires clairement insuffisant à
moyen et long terme, les compagnies ferroviaires assurant en Suisse l’essentiel de ces
services à l’interne. Alstom poursuit toutefois cette stratégie qui permet pour l’heure de
préserver le site à court terme. Les salarié-e-s ont quant à eux plaidé pour le maintien d’une
activité de production et d’assemblage sur le site de Villeneuve, ce qui nécessiterait de réunir
plusieurs acteurs de l’industrie ferroviaire à l’avenir. Une proposition consiste à regrouper
diverses activités d’ingénierie, de production et de formation dans le domaine ferroviaire au
sein d’un véritable parc technologique. Pour l’heure, ni l’entreprise ni le canton n’ont donné
suite aux travaux étayés des salarié-e-s sur ces variantes. Un an après l’annonce de la
restructuration, les syndicats en appellent à la responsabilité tant d’Alstom que du canton pour
préserver un savoir-faire en construction ferroviaire en Suisse romande. La situation
d’incertitude qui prévaut actuellement constitue une menace pour l’emploi et la diversité du
tissu industriel vaudois. Un an plus tard, les syndicats estiment qu’il est certes tard mais encore
temps d’agir.