900 travailleurs vaudois de la construction décident de rejoindre la vague de contestation pour défendre leurs conditions de travail

Comme à Genève et à Neuchâtel, les quelque 900 maçons vaudois réunis en assemblée le 7 octobre à Beaulieu à Lausanne, ont décidé de rejoindre la vague de contestation et de partir pour deux jours de grève cet automne pour lutter contre le démantèlement de leurs conditions de travail et obtenir de nouvelles protections et une augmentation de salaire digne de ce nom !

Malgré une pression toujours plus forte sur les chantiers, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) persiste à vouloir démanteler les conditions de travail des maçons. A l’occasion du 5e tour des négociations qui s’est déroulé le vendredi 16 septembre au niveau national, la SSE a persisté dans sa volonté de démanteler la Convention nationale du secteur principal de la construction (CN) en voulant imposer :
- une flexibilité du temps de travail pouvant atteindre jusqu’à 58 heures par semaine,
- la possibilité de diminuer le salaire des travailleurs les plus âgés s’ils sont considérés par l’employeur comme moins productifs,
- et, pour l’heure, aucune compensation du renchérissement ni hausse de salaire pour 2023 dans une situation où le coût de la vie augmente massivement.

Les propositions de la SSE sont un affront pour les quelque 80'000 travailleurs qui triment toute l’année dans tout le pays et contribuent à sa prospérité.

Avec leur demande de flexibilité, les entrepreneurs souhaitent ni plus ni moins la suppression du cadre des horaires journaliers et hebdomadaires. Un tel modèle constituerait un recul social sans précédent et une atteinte grave à la santé et à la sécurité des travailleurs. En effet, il permettrait au patronat de contraindre son personnel à concentrer les activités sur des périodes bien déterminées, en cas de retard dans les délais, avec pour conséquences d’accélérer encore les rythmes de travail déjà infernaux ou, pendant la belle saison, de généraliser le travail du samedi et d’imposer des journées de labeur pouvant aller jusqu’à 12h.

Comble de l’arrogance et du mépris, la SSE use d’un chantage indigne d’un partenariat social. Elle subordonne désormais, malgré l’inflation galopante, une augmentation des salaires pour l’année prochaine à l’acception de ses revendications iniques sur l’organisation du temps de travail.

Face à ces propositions inacceptables, les 900 maçons vaudois, venus de tout le canton pour participer à l’assemblée générale du 7 octobre, sont déterminés à se battre afin de rejeter ces attaques et pour maintenir leur pouvoir d’achat. Après un débat très animé vu la pression mise sur les chantiers et de nombreuses prises de parole appelant à la mobilisation, ils ont décidé de rejoindre la vague de protestation et de se mettre en grève, comme les Genevois et les Neuchâtelois, les 7 et 8 novembre prochains, sauf accord d’ici-là. En fin d’assemblée, la présidente du syndicat Unia Vania Alleva et le président de l’Union syndicale suisse Pierre-Yves Maillard sont venus apporter leur message de soutien.