Une frange patronale s’attaque au service public et veut que l’Etat réduise les impôts des plus riches. Inacceptable ! - USV

L’Union syndicale vaudoise dénonce l’attaque en règle contre le service public et les salarié-e-s vaudois-es que veulent organiser les élites patronales vaudoises par voie d’initiative. Derrière le populisme d’une baisse d’impôt, les chambres vaudoises du commerce et de l’immobilier ainsi que le Centre patronal veulent organiser une vaste redistribution en faveur des plus riches contribuables du canton. Et ce alors que la situation économique impose d’autres priorités. Face à ces attaques indécentes, l’USV s’engagera dans la défense des salarié-e-s, à commencer par une initiative populaire pour un salaire minimum cantonal.

L’Union syndicale vaudoise a appris par voie de presse le lancement par une frange du patronat vaudois d’une initiative d’allégement fiscal proportionnel à la facture d’impôt. Cette œuvre d’égoïsme patronal est inacceptable pour notre faîtière syndicale. Derrière les slogans populistes, le projet patronal rate complètement sa cible en terme d’utilité économique pour les classes moyennes et populaires et organise une redistribution à l’envers du bon sens. Elle met l’Etat dans l’impasse pour répondre aux défis économiques et climatiques des Vaudoises et des Vaudois.

Une attaque contre les services publics

La baisse fiscale envisagée occasionnerait de l’avis même des initiant-e-s plusieurs centaines de millions de francs de pertes aux caisses de l’Etat. C’est d’autant moins acceptable que des revalorisations urgentes des salaires sont nécessaires pour des activités essentielles, notamment dans la santé publique et parapublique. De plus, notre canton doit faire face à des enjeux importants dans les prestations fournies aux Vaudois-e-s, par exemple la démographie scolaire, le nécessaire développement de l’accueil de jour des enfants, le renforcement des transports publics, la réponse aux enjeux climatiques ou encore le viellissement de la population. Des enjeux qui nécessiteront des financements et des investissements importants au bénéficie de l’entier de la population. La stratégie menée par la CVCI, la CVI et le Centre patronal a pour but d’enlever toute marge de manœuvre pour des prestations utiles à la majorité de la population et d’assécher la capacité d’action et redistributive de l’Etat.

Une mauvaise mesure, au pire des moments

Dans une situation économique encore incertaine et où les salaires 2023 ne sont pas encore connus, toutes les démarches doivent aller dans le sens d’une consolidation des prestations sociales et de service public en faveur des personnes les plus touchées par les crises actuelles. La situation économique et énergétique occasionne des hausses de charge qui impactent particulièrement les bas revenus et l’Etat doit mettre en place des aides dans ce contexte en proportion ou en progression du revenu, à savoir exactement l’inverse de ce que prévoit l’initiative. Enfin, l’augmentation des primes d’assurance-maladie dans le Canton de Vaud impose une marge de manœuvre financière pour une nécessaire augmentation des subsides.

Nécessaire contre-feu syndical

Cette attaque de l’entente patronale est inacceptable pour l’Union syndicale, surtout dans le contexte d’un automne salarial qui s’annonce déjà tendu. En plus de s’opposer à cette redistribution à l’envers, l’USV s’engagera pour améliorer réellement le pouvoir d’achat des salarié-e-s qui en ont besoin. Cela passera par des revalorisations et indexations salariales et une initiative pour un salaire minimum cantonal garantissant un revenu décent à tou-te-s les salarié-e-s.