Les contremaîtres se battront pour des bonnes conditions de travail !

Réunis par Unia Vaud en assemblée générale le vendredi 11 mars, une centaine de contremaîtres et chefs d’équipe du secteur principal de la construction ont fait part de leurs inquiétudes pour leurs conditions de travail et leurs craintes pour l’avenir de la branche. Ils ont dénoncé les menaces de démantèlement de la Convention nationale de la construction et appelé à des améliorations indispensables en matière de protection contre le stress et les atteintes à la santé.

Les contremaîtres et chefs d’équipe présents ont pu, au gré de la présentation d’une vaste étude menée en Suisse par Unia, constater que comme eux la grande majorité de leurs collègues souffrent du stress lié à des délais d’exécution toujours plus serrés et bien souvent irréalistes. Les maîtres d’ouvrage et les entreprises générales, qui participent à fixer ces délais et cadences infernaux, entretiennent cette pression devenue insoutenable qui pèse sur les épaules des travailleurs de la construction.

Délais serrés : tous stressés et sécurité en danger !
Ce stress, dont il a été avéré qu’il n’a fait qu’augmenter au fil des années, a des effets néfastes sur la santé des contremaîtres, mais aussi de tous les ouvriers du bâtiment, déjà soumis à rude épreuve par un métier extrêmement pénible. En effet, en plus des délais toujours plus serrés, le travail lors d’intempéries est apparu comme un des plus grands facteurs de stress et de risques : qu’il pleuve, qu’il neige, par grand froid ou par temps de canicule, la pression sur les contremaîtres et sur leurs équipes est toujours la même : il faut aller vite ! Et tant pis si cela se fait aux dépens de la santé et de la sécurité des ouvriers, ou encore au détriment de la qualité de l’ouvrage… Les contremaîtres ont listé un ensemble de mesures à mettre en œuvre dont une responsabilisation des maîtres d’ouvrage et une meilleure application des normes SIA.

Non à la semaine de 50 heures ! Non au démantèlement de la CN !
La pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui s’abat, en Suisse comme partout, sur la branche, inquiète également les contremaîtres et chefs d’équipe, qui craignent d’être appelés à en faire toujours plus et plus vite mais avec encore moins de ressources à l’avenir. C’est donc avec consternation qu’en fin de séance les contremaîtres ont pris connaissance des projets de revendication de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) dans le cadre du renouvellement de la Convention collective nationale de travail du secteur de la construction (CN). En effet, la SSE a réaffirmé son intention d’augmenter la flexibilité horaire, avec comme objectif de faire de la semaine de 50 heures, et des heures supplémentaires à la pelle, la norme sur les chantiers ! L’assemblée des contremaîtres et chefs d’équipe s’oppose avec détermination à cette attaque en règle de la SSE, qui va à l’encontre des urgences des travailleurs, à savoir plus de protection et moins de stress !

Les contremaîtres unis pour une meilleure convention !
A l’unanimité, les participants ont affirmé que toute détérioration des conditions de travail doit être combattue avec fermeté. En outre, ils s’engageront, aux côtés de tous les ouvriers de la branche et du syndicat Unia, dans le combat pour une bonne convention collective ! Il s’agit entre autres d’obtenir le paiement de la pause, d’indemniser entièrement les déplacements et d’améliorer le système lié aux intempéries. Il en va de la santé et du respect des travailleurs, mais aussi de l’avenir de la branche et de son attractivité pour les jeunes générations.