Payés 14,45 francs brut de l’heure, les temporaires exigent un salaire juste !

Lors d’une action organisée avec le soutien du syndicat Unia devant les bureaux de Kelly Services (Suisse) SA à Vevey, les ouvrières et les ouvriers temporaires travaillant à Marvinpac ont exigé des salaires respectant les salaires d’usage, comme le prévoit la CCT de la location de services, ainsi que le paiement rétroactif des différences de salaire. Ils ont également dénoncé une organisation du travail des plus flexibles qui porte atteinte à leur santé et à leur vie privée.

L’entreprise Marvinpac à Châtel-Saint-Denis (FR) exerce une activité de sous-traitance dans le conditionnement de produits cosmétiques et alimentaires pour des entreprises comme Valmont ou Nespresso. Son modèle d’affaire repose sur le recours massif à des travailleurs temporaires à travers l’entreprise de location de services Kelly Services (Suisse) SA, en particulier de sa filiale de Vevey.

Sous-enchère salariale intolérable

Les salaires pratiqués par ces deux entreprises se montent à 14,45 francs brut de l’heure. Pire, certains salaires ne dépassent pas 14,15 francs brut de l’heure lorsque le travailleur ou la travailleuse a droit à une semaine de vacances supplémentaire en raison de son âge. Ces salaires sont non seulement scandaleusement bas, mais ils ne respectent absolument pas la convention collective de travail de location de services qui se réfère aux salaires d’usage. Les ouvrières et les ouvriers se voient ainsi privés au minimum de 11'900 francs brut par année. Noé Pelet, responsable du secteur industrie à Unia Vaud, constate : « En toute connaissance de cause, ces entreprises pratiquent depuis des années une sous-enchère privant chaque travailleuse et chaque travailleur de dizaine de milliers de francs alors que l’entreprise est active dans le conditionnement de produits de luxe ! »

Irresponsabilité des entreprises

De manière générale, le syndicat constate de nombreux problèmes en lien avec le travail temporaire dans l’industrie où les dispositions conventionnelles sur les salaires ne sont souvent pas respectées alors que le travail temporaire est en forte croissance. Noé Pelet ajoute :« On fait face à des entreprises temporaires soumises à une convention collective, voir membre de l’organisation patronale signataire dans le cas de Kelly Services, mais qui refusent de respecter leurs engagements. »

Intégrité menacée

Enfin, les témoignages font état d’une organisation du travail portant gravement atteinte à la santé, l’intégrité et la vie privée des travailleuses et des travailleurs temporaires : des plannings livrés à court terme (moins d’une semaine à l’avance), des renvois à la maison le jour même sans être payés, l’absence de taux de travail garantis, le non-respect des dispositions légales sur la protection des femmes enceintes, des licenciements expéditifs, voire des représailles. Bref un manque total et scandaleux de considération envers les salarié-e-s.