Augmentons les salaires, et non pas l’âge de la retraite des femmes ! - USV

​​​​​​​Les travailleuses des fédérations de l’Union syndicale vaudoise se sont jointes aux collectifs de la Grève féministe aujourd’hui à 15h19 sur la Place du 14 juin à Lausanne. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies à l’heure symbolique à partir de laquelle les femmes travaillent gratuitement en raison des inégalités salariales. Des travailleuses ont pris la parole pour dénoncer les inégalités et les discriminations envers les femmes dans le monde du travail. Les conséquences de la pandémie et l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans prévue par AVS21, votée 5 jours auparavant au Conseil national, étaient au centre de revendications.

En 2019, une historique grève féministe faisait déferler une gigantesque vague violette dans les rues de toute la Suisse. En colère, les femmes affichaient leurs revendications, notamment la fin d’un monde du travail régi par un système capitaliste et patriarcal. Deux ans après, toujours aucune mesure concrète n’a été prise pour une vraie égalité salariale, pour concilier vie professionnelle et vie privée, pour protéger contre le harcèlement moral et sexuel ou pour faciliter l’accès à des postes à responsabilité.

Pire, la crise sanitaire et économique a accentué la précarité des travailleuses et des travailleurs qui ont notamment dû faire face à des pertes de salaires dues à la RHT ou au chômage consécutif à des licenciements. Les bas salaires, dont la majorité dans des métiers occupés principalement par des femmes, ont payé particulièrement fort les conséquences de cette crise.

Clotilde Pinto, déléguée syndicale chez Coop, militante Unia

« Pourquoi nous sommes ici, le 14 juin 2021 ?! Parce que nous étions déjà là en 2019 et ils n’ont rien compris : les inégalités se sont creusées davantage. Votre avenir va dépendre de vous, alors à vous de lutter pour un monde meilleur, plus égalitaire et solidaire ! Une sortie de crise solidaire ça passe aussi pour une meilleure reconnaissance des métiers essentiels dit féminins, des meilleurs salaires, mais surtout des meilleures rentes pour toutes. On dit NON à AVS21 ! »

Dominique Mollet, travailleuse du CHUV, militante SSP

« La pandémie du Coronavirus a fait beaucoup de dégâts au CHUV ; il a fallu conjuguer à la fois la pandémie, les consultations et les opérations. Pour quelle reconnaissance ? 2 jours de congé pour 3/4 quart du personnel, un panier repas à Noël, et soi-disant une prime de 900 francs dont les critères sont tellement restrictifs qu’à peine 10 à 15% du personnel va la toucher. Pour toutes ces raisons, nous avons appelé à la grève le 23 juin au CHUV ! »

Virginie, travailleuse dans l’horlogerie, militante Unia

« Nous sommes en 2021 et l’égalité des sexes n’est toujours pas acquise. Les femmes gagnent en moyenne 25 % de moins que les hommes pour le même travail. Nous avons le pouvoir de changer la société future et mettre fin au patriarcat en commençant par éduquer nos fils et nos filles. »

Eli Shala, travailleuse dans la vente, militante Unia

« Aujourd’hui avec le Covid-19, les règles ont changé, les attentes s’élèvent chaque jour un peu plus jusqu’à épuiser toute énergie qui reste en nous. La charge mentale et physique est devenue telle que nous sommes devenues des robots, au détriment de quoi finalement ?! On nous attaque sur tous les fronts, mais personne ne nous donne les armes pour nous battre correctement. On se battra à l’unisson jusqu’à ce qu’on nous donne ce qui nous est dû. Patriarcat, tiens-toi prêt parce que nous ne lâcherons rien ! » 

Ludovica Giannoca, travailleuse de la petite enfance, militante SSP

« Les métiers de l’enfance doivent être valorisés, notamment via une amélioration des salaires et des conditions de travail. La pénibilité doit être reconnue notamment en combattant l’élévation de l’âge de la retraite des femmes, dans un métier où peu de professionnelles tiennent le coup jusqu’à 64 ans. »

Fortes de ce constat, les travailleuses et les syndicats de l’USV se sont mobilisés en ce 14 juin 2021 pour faire entendre leurs revendications et faire résonner les cloches de l’inégalité :

Nous voulons des retraites et des rentes dignes, NON à la réforme AVS21 !

Nous voulons l’égalité et de véritables revalorisations salariales maintenant !

Nous disons STOP au harcèlement sexuel et moral sur nos lieux de travail !

Nous disons STOP aux licenciements après le retour du congé maternité !

Nous voulons des mesures concrètes permettant de concilier notre vie privée et notre vie professionnelle !

La parole des femmes est enfin libérée ! Dans la rue, sur les lieux de travail et tant que cela sera nécessaire, les travailleuses et les syndicats de l’USV se battront pour des conditions de vie et de travail dignes !