« Dark » Manor sabre des emplois et n’assume pas ses responsabilités sociales

Depuis que Manor a communiqué la fermeture de son centre logistique de Bussigny, plusieurs employés ont été licenciés et se battent pour le respect et la dignité. Si des salarié-e-s de plus de 50 ans obtiennent de maigres indemnités, leur futur ex-employeur ne verse rien ou presque rien aux autres, malgré de nombreuses années à leur service.  Lors d’une deuxième action de protestation le 14 septembre dénonçant le sombre comportement de Dark Manor devant la filiale de Lausanne, les travailleurs-ses demandent toujours avec leur syndicat Unia des mesures d’accompagnement dignes. Ils dénoncent les mesures de rétorsion prises à l’encontre des travailleurs-ses qui demandent simplement une meilleure prise en compte de leur besoin.

Pour rappel, le 25 juin dernier, les travailleuses et travailleurs du centre logistique de Manor ont reçu des lettres de licenciement leur annonçant la fermeture du site de Bussigny de Manor Logistique et la suppression de leurs postes de travail avec une date de départ fixée au 30 septembre 2024. 

Le personnel a des demandes légitimes

Manor refuse toujours de reconnaître sa responsabilité dans le chamboulement que cette décision engendre sur les vies personnelles des travailleuses et travailleurs. Seuls les travailleurs âgés de plus de 50 ans avec au moins 10 ans d’ancienneté obtiennent de maigres indemnités. Depuis des semaines, les travailleuses et travailleurs licenciés du site de Bussigny, avec le soutien de leur syndicat Unia, ont adressé deux revendications principales à la direction de Manor : 

  • Une compensation financière en harmonie avec ce qui est pratiqué habituellement dans ce type de circonstances, impérativement nécessaires pour les personnes qui ne retrouvent pas de travail au terme du délai de résiliation
  • Un accompagnement financier pour les personnes dont le salaire du nouvel emploi est plus bas que celui occupé à Manor

Sombres menaces sur les droits syndicaux 

Au lieu de mettre à disposition les ressources nécessaires pour répondre à ces revendications fort modestes, Manor argue qu’elle n’a pas de responsabilité à assumer vu le nombre inférieur de licenciements pour que celui-ci soit juridiquement qualifié de collectif. Alors que les salarié-e-s souhaitaient faire entendre leurs besoins à l’entreprise bâloise, Manor n’a dans un premier temps rien trouvé de mieux que de menacer de supprimer toute nouvelle indemnité en cas de protestation, avant de mettre ses menaces à exécution le 3 septembre dernier. Pire, Manor a également, et ce dès le 26 août dernier, menacé de licencier avec effet immédiat les travailleurs qui s’engageraient dans des mesures de lutte ou de protestation, pourtant tout à fait légales et légitimes. Lors de la première action du 27 août dernier, du personnel de sécurité de Manor a filmé les travailleurs présents, pourtant en retrait, dans une optique scandaleuse d’intimidation.

Les salarié-e-s contre-attaquent face à Dark Manor 

Mandaté par les travailleurs-ses, le syndicat Unia dénonce fermement ce comportement irresponsable de Manor, acteur important du commerce de détail en Suisse, et invite la direction de l’entreprise à prendre ses responsabilités envers ses travailleurs qui se sont dévoués, pour certains, plus de 30 ans pour participer à son succès économique. Plutôt que de chercher à étouffer leurs demandes, le détaillant devrait tout simplement mieux les considérer.

Dans une action de protestation organisée samedi 14 septembre devant ses grands magasins de Lausanne, le syndicat et les travailleurs-ses, accompagnés de leurs proches, amis et personnes solidaires ont protesté contre les sombres menaces du géant bâlois et ont appelé Dark Manor à revoir sa position et à prévoir des mesures d’accompagnement dignes. Unia appelle Manor à de vraies négociations la semaine prochaine.