Après 20 ans, Unia est une voix syndicale forte et reconnue. Les gens connaissent deux drapeaux: celui de la Suisse et celui d'Unia

Depuis sa création, Unia est devenu le plus grand syndicat de Suisse. Au niveau national, il compte plus de 170 000 membres issus de l’économie privée et environ 20'000 dans le Canton de Vaud. À l'occasion de son 20e anniversaire, c'est l'occasion de revenir sur les origines de cette fusion qui a réuni dans notre canton le SIB, la FTMH, la FCTA, unia et FiPS et de tracer les perspectives pour l'avenir d'Unia. C'est ce qu'ont fait un millier de militant-e-s et permanent-e-s parmi les plus actifs-ves lors de son 20ème anniversaire fêté le 5 juillet à Fribourg.

Une fusion en lien avec l'évolution du travail
Malgré les résistances dans certaines régions, Renzo Ambrosetti, ancien co-président d'Unia, se rappelle avoir décidé alors encore à la FTMH autour des années 2000 de commencer à collaborer avec le SIB en débutant avec la création du petit unia afin d'implanter le syndicalisme dans les déserts syndicaux du secteur des services, et avec le regroupement des journaux de nos syndicats (L'Evénement syndical en Suisse romande). Le rapprochement des grands syndicats SIB et FTMH faisait aussi sens du fait des carrières de nos membres qui devenaient moins linéaires et voyaient des passage d'un secteur et donc d'un syndicat à l'autre. En impliquant nos militant-e-s, la fusion a aussi permis d'avoir davantage de forces pour nos mobilisations.

Une mutualisation des forces nécessaire
Le regroupement syndical a aussi été nécessaire sous la pression du néolibéralisme selon Vasco Pedrina, ancien co-président d'Unia. Des financiers comme Blocher et Ebner reprenaient des entreprises et imposaient des restructurations et des licenciements de masse. Il devenait impératif de disposer d'un syndicat capable de mener une grève. Andras Rieger, ancien co-président également, se souvient des assauts programmés par le livre blanc de penseurs néolibéraux voulant démanteler les protections de la loi sur le travail; il a fallu dès lors développer aussi une capacité référendaire de poids.
La fonction essentiel était de pouvoir défendre des acquis et développer des améliorations sur le plan des droits sociaux tels que la 13ème rente comme des droits conventionnels; sur ce dernier plan, nous avons débuté le combat pour la retraite à 60 ans dans la construction en 1991 et c'est un combat qui aura duré près de 15 ans. La mutualisation des forces est la pierre angulaire d'un syndicat fort qui permet d'avancer de manière sereine indépendamment des tentatives de pressions patronales. L'espoir était aussi d'initier un regroupement syndical plus large et que d'autres syndicats suivent également notre exemple pour disposer des mêmes avantages d'union des forces.

Un syndicat orienté sur l'avenir
Unia a une histoire aussi mouvementée qu'à succès à plusieurs égards qui donne de la force pour les futures luttes. « Car depuis sa création, Unia doit s’affirmer dans un environnement toujours plus agressif où les crises s’ajoutent les unes aux autres. » comme le constate la présidente du syndicat. Avec quelque 238 conventions collectives de travail, des centaines de mobilisations de branches et de conflits de travail ainsi que des campagnes politiques couronnées de succès, il a contribué de façon décisive à améliorer les conditions de travail des salarié-e-s en Suisse et à les défendre contre des attaques sans cesse renouvelées. Unia lutte avec succès pour la justice sociale, pour des conventions collectives de travail solides, pour des salaires minimaux légaux, pour la protection des salaires et pour l'égalité. Pour Vania Alleva, cela ne fait aucun doute : « ancré dans les entreprises et les branches, Unia joue un rôle social central en Suisse. En tant que syndicat fort et diversifié, Unia est bénéfique pour le pays et sa population. Les travailleuses et travailleurs de Suisse ont donc besoin d'un syndicat fort aussi à l'avenir. » Unia est un mouvement social vivant, diversifié et entièrement démocratique. « Compte tenu des vrais problèmes des gens, nous ne pouvons pas nous satisfaire des acquis. [...] Nous pouvons et nous devons continuer à accroître notre capacité de mobilisation et le taux de syndicalisation. Nous ne serons pris au sérieux que si nous parvenons à organiser plus de personnes et à agir ensemble. C’est ainsi seulement que nous pourrons créer un rapport de force dans tous les domaines, qui nous permettra de négocier d’égal à égal avec les employeurs. »