8 mars : une journée pour le salaire minimum cantonal et une action contre les discriminations des femmes

Unia s’engage pour l’égalité et moins de précarité en ce 8 mars. Ce matin, Unia a visité plusieurs centaines de lieux de travail des secteurs de l’industrie et des services pour plaider en faveur du salaire minimum cantonal et de la revalorisation des salaires. Ce midi, Unia a dénoncé devant une pharmacie lausannoise les discriminations inacceptables dont une de ses salariées a été victime, rappelant l’urgence d’une convention collective de travail dans ce domaine. En fin de journée, Unia se joint à la manifestation unitaire et mettra en avant l’urgence de voter pour un salaire minimum cantonal qui profiterait en majorité aux femmes.

Lors de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars, Unia s’engage pour l’égalité et contre la précarité, et les discriminations tant sur les lieux de travail que dans la rue lors de la manifestation unitaire.

L’urgence du salaire minimum cantonal

Le syndicat a visité ce matin à travers tout le canton plusieurs centaines de lieux de travail dans les branches de l’hôtellerie-restauration, du commerce et des blanchisseries afin d’évoquer la nécessaire amélioration des conditions de travail et l’importance d’un salaire minimum cantonal.

Alors que 2/3 des salarié-e-s à bas salaires sont des femmes, Unia fait campagne pour l’introduction d’un salaire minimum cantonal garant de davantage d’égalité. Face à la crise du pouvoir d’achat, il permettrait de juguler la baisse des salaires réels. Deux initiatives populaires cantonales, l’une constitutionnelle et l’autre législative, ont été déposées en automne 2023 et proposent un salaire minimum légal de CHF 23.55 afin que chacun-e puisse vivre dignement de son travail. Alors que la date de votation n’est pas encore connue, Unia appelle déjà les salarié-e-s à la mobilisation pour une mesure qui profitera en majorité à des femmes.

C’est le phar’ouest dans une pharmacie lausannoise : stop aux discriminations

Lors d’un point-presse organisé à la mi-journée devant la pharmacie du Rocher à Lausanne, Unia a dénoncé la situation digne du phar’ouest prévalant dans cette officine. Une salariée y a subi de claires discriminations du fait de sa situation de mère de famille monoparentale et un licenciement immédiat injustifiable. Son employeur n’a pas hésité à lui reprocher ses brèves absences causées par les maladies de ses enfants ; il a mis sous pression ses salarié-e-s avec un règlement ouvertement répressif et empêchant la conciliation entre obligations familiales et professionnelles. D’origine étrangère, cette salariée se retrouve dans une situation précaire après son licenciement. Non seulement elle se retrouve sans salaire en raison de l’absence d’assurance perte de gain maladie mais, en plus, son permis de séjour est remis en question du fait de son absence de revenu.
Le comité vaudois des assistant-e-s en pharmacie est venu apporter son soutien à cette salariée ; la présidente du comité a souligné la nécessité de conclure une convention collective de travail pour régler correctement les conditions de travail dans toutes les pharmacies du canton et combattre de telles discriminations.
Contacté, l’employeur Frédéric Amar fait la sourde oreille et ne répond pas au courrier du syndicat. A défaut de réaction, Unia soutiendra la salariée dans des procédures judiciaires pour faire valoir ses droits.

 

Le grand phar’ouest à la pharmacie du Rocher

Témoignages lors de l’action :

Tamara Knezevic, secrétaire syndicale Unia : « C’est la journée des droits des femmes. Dans cette pharmacie, une travailleuse a subi un licenciement injustifié et abusif parce qu’elle a juste dû assumer ses obligations de mère d’enfants en bas âge ; juste parce qu’elle a dû prendre un congé pour ses enfants malades. »

Un ex-salarié : « J’ai travaillé 3 mois dans cette pharmacie et n’ai reçu aucun salaire ; j’ai donné ma démission car je ne voulais pas travailler gratuitement. Mon employeur ne s’est pas présenté au tribunal. »

Une ex-salariée : « Je suis dans la même situation ; j’ai des salaires et congés payés restés impayés. »

Christelle, membre du comité des assistantes en pharmacie : « Notre comité des assistantes en pharmacie d’Unia Vaud donne tout son soutien à la collègue dans la situation dramatique qu’elle vit et la félicitons pour son courage de se battre pour défendre ses droits. »

Fanny Hostettler, présidente du comité des assistant-e-s en pharmacie : « Cela fait 5 ans que nous nous battons pour améliorer les conditions de travail. Nous sommes pleinement conscientes des conditions inhumaines que vit notre collègue. Une convention collective de travail pourrait réglementer les conditions de travail par rapport aux salaires, au temps de travail, aux congés, par rapport à nos droits. En cette journée des droits des femmes, nous sommes mobilisées pour réaliser cela. »