Le personnel dépose un projet solide et durable pour assurer l’avenir de Vetropack St-Prex.

A l’issue de la procédure de consultation sur les alternatives à la fermeture de la dernière verrerie industrielle de Suisse, le personnel accompagné par le syndicat, dépose un projet solide économiquement et innovateur écologiquement pour assurer l’avenir de Vetropack. Ce projet permet de combler le retard pris dans la transition écologique par le groupe, maintient des emplois, un savoir-faire et une filière de production et de recyclage de verre de proximité. Le syndicat Unia appelle le Président de Vetropack Claude Cornaz à être aussi visionnaire que ses aïeux et de faire de St-Prex le fer de lance de l’innovation de Vetropack. 

Les travailleurs-ses du site de Vetropack à Saint-Prex, accompagné-e-s du syndicat Unia, ont déposé cet après-midi leur rapport sur les alternatives à la fermeture de la dernière verrerie industrielle de Suisse. Dans un dossier de plus de 50 pages, les groupes de travail ont chiffré les investissements nécessaires, analysé les modernisations et innovations stratégiques à même de profiler le groupe dans un environnement économique bien plus sensible à l’économie circulaire et durable, ainsi qu’au regain d’attention à la sécurité d’approvisionnement.

Innovations écologiques et durables
Les recherches effectuées ces dernières semaines par les travailleurs-ses montrent que l’usine de St-Prex, forte du plus haut taux de qualité de production et du plus haut taux de recyclage du groupe, a toutes les cartes en main pour répondre à la demande des marchés de proximité et de l’Europe de l’Ouest, là où le reste du groupe penche vers l’Est de l’Europe.
Le projet présenté par le personnel propose l’adoption d’une technologie de fusion de verre par oxy-combustion connectée à un générateur d’oxygène. De nouveaux dispositifs de récupération de chaleur et d’énergies renouvelables seraient installés en parallèle. Ces technologies sont déjà éprouvées par des concurrents. Le tout réduit de manière drastique la consommation énergétique de l’usine qui deviendrait exemplaire au regard des nouvelles normes internationales et nationale sur le rejet de CO2. On parle d’une réduction de 35 à 50% de la consommation d’eau, de gaz naturel et d’électricité. Ces innovations sont pour les salarié-e-s d’autant plus nécessaires que le groupe Vetropack apparaît à la traîne sur certaines innovations écologiques à l’échelle européenne, ce qui risque de menacer sa position à terme.

Substantielles économies et flexibilité dans la production
La technologie choisie pour assurer l’avenir de Vetropack prévoit des lignes de production plus flexibles à même de mieux répondre à la demande d’une clientèle plus diversifiée. Si le projet nécessite des investissements de plusieurs dizaines de millions de francs, il permet ensuite une production non seulement plus écologique mais aussi plus économique. La reconfiguration des lignes de production occasionnerait une réduction de personnel d’environ 5%. Le rapport comprend également des propositions concrètes sur la stratégie commerciale du groupe. Les propositions présentées garantissent une rentabilité assurée et des coûts de production comparables à ceux des autres sites Vetropack en Europe, tout en offrant la qualité Swiss Made. 

Conditions cadres examinées
A l’inverse de l’entreprise, les syndicats et travailleurs-ses ont scanné les conditions cadres légales, économiques et politiques. Ils appellent l’entreprise à enfin entamer des démarches concrètes avec les autorités cantonales et fédérales pour maintenir une filière complète de recyclage et de production de verre. Les lois fédérales sur la protection de l’environnement, sur le climat et l’innovation ainsi que sur la sécurité d’approvisionnement donnent des bases solides en faveur du maintien d’une telle activité ; le Canton de Vaud dispose en outre d’outils économiques pour favoriser et appuyer l’innovation en complément du réseau de compétence offert par les EPF. A l’inverse, si le groupe Vetropack venait à quitter la Suisse, il apparaît que les jours de sa position dominante sur le marché seraient comptés.

Des atouts à préserver
Les salarié-e-s estiment donc primordial d'envisager toutes les possibilités de sauvegarde et de maintien du site. Au vu du dossier étayé déposé et des conditions cadres actuelles, la fermeture du site de St-Prex serait totalement injustifiée, incompréhensible et inacceptable. Elle l’est encore moins du fait que la volonté politique cantonale et communale réexprimée récemment exclut toute opération immobilière sur le site.

Des travailleurs-ses convaincu-e-s et mobilisés
Pour accueillir leur direction ce jour sur le site de Vetropack, les salarié-e-s se sont mobilisés pour faire une haie d’honneur revendicatrice. Ils se rendront demain à Lausanne pour relayer leur lutte dans le cadre des mobilisations du 1er mai vaudois et iront déposer copie de leur rapport jeudi à Bülach auprès du Président du Conseil d’administration Claude Cornaz puisque celui-ci n’a pas daigné se déplacer pour entendre les propositions solides et étayées des salarié-e-s. En tant qu’actionnaire à plus de 70% de Vetropack, c’est non seulement l’avenir du site qui est entre ses mains, mais aussi la filière verre de proximité la plus écologique d’Europe qui est en jeu.