Dans le fief de la grève féministe, les travailleuses se mobilisent pour l’égalité et une meilleure CCT
La mobilisation du 14 juin a battu son plein à La Vallée de Joux ce mercredi à midi. Dans le berceau historique de la grève des femmes de 1991*, 300 travailleuses issues des entreprises et manufactures combières se sont réunies lors d’une pause de midi prolongée pour parler « égalité » en présence également de travailleurs solidaires.
Parole aux femmes, ouvrières de l’horlogerie
Plusieurs ouvrières ont pris la parole afin de dénoncer les inégalités dont elles sont aujourd’hui victimes ; en rappelant notamment les inégalités salariales ; l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, les flagrantes différences au niveau des rentes AVS et LPP touchées par les femmes ; le manque de conciliation entre la vie de famille et la vie professionnelle.
Une convention et des mobilisations collectives
Dans le prolongement des précédentes mobilisations et constatant le retard accumulé dans l’avancée de leurs revendications, les salariées de l’horlogerie ont exigé des avancées significatives dans leur convention collective de travail qui est en train d’être renégociée.
Au pays des montres, on ne doit pas jouer la montre !
Lors d’une action « Stop inégalités», des militantes ont rappelé leurs revendications portant sur l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, la conciliation entre vie privée et vie professionnelle, la mise en place d’un congé parental au sein de la branche, l’accès aux postes à responsabilité, les problématiques de harcèlement sur les lieux de travail et le maintien de bonnes conditions de retraite. Avec les négociations en cours, il est aujourd’hui important de réaffirmer que la problématique liée aux inégalités entre les hommes et les femmes doit faire l’objet d’importantes améliorations. D’autant plus que l’écart salarial entre les hommes et les femmes reste l’un des plus important, pourtant dans une branche en pleine santé, fleuron de l’économie vaudoise.
Stop aux discriminations et aux harcèlement moral et sexuel !
Le syndicat Unia a récemment organisé un sondage dans les entreprises horlogères sur les thématiques des discriminations et harcèlement moral et sexuel. Le résultat est accablant ! Il permet de tirer des conclusions globales par rapport aux discriminations et harcèlement moral.
S’agissant des discriminations, la moitié des réponses font état d’actes discriminatoires vécues sur le lieu de travail dont les femmes les femmes sont victimes, exclusivement. Les prédateurs en sont les hommes, qui souvent détiennent une position hiérarchique supérieure. Malheureusement, un-tiers des femmes seulement osent dénoncer ces situations auprès de leurs directions. Seulement la moitié des dénonciations, reçoit une suite, mais sans mesures concrètes.
* Liliane Valceschini (1937-2019) est une ouvrière de l’horlogerie et syndicaliste FTMH-Unia de la Vallée de Joux. Touchée par les inégalités dont les femmes étaient victimes, elle a été l'instigatrice de l'idée de la grève des femmes du 14 juin 1991 avec Christiane Brunner. Unia Vaud poursuit son travail pour l’égalité.