Unia dénonce le mépris de Philip Morris envers les travailleurs précaires de son sous-traitant SAM Sensory and Marketing
Le syndicat dénonce avec force la situation inacceptable vécue par les travailleurs de l’entreprise SAM Sensory and Marketing (société du groupe international Eurofins), sous-traitant de Philip Morris depuis 11 ans. Ces 80 salarié·e·s sont engagés pour tester, dans des conditions contrôlées, le goût des produits de Philip Morris (cigarettes, produits du tabac chauffé, etc.). Cet emploi qui nécessite capacités gustatives, concentration et suivi d’entraînements, est exercé, en raison de sa particularité, à un très faible taux d’activité. Même précaire, il permet à des personnes souvent en situation financière fragile - personnes au chômage, à l’AI ou à l’aide sociale — d’être dans la vie active et de générer un revenu qui est en partie déduit des aides touchées. Ces personnes montrent ainsi leur volonté de se prendre en charge.
Décision brutale
En avril 2025, les employé·e·s ont été brutalement informé·e·s que Philip Morris mettait fin à son contrat de prestations avec SAM, entraînant le licenciement de l’ensemble du personnel (testeurs et personnel du laboratoire). Les dégustateurs, déjà fragilisés par des conditions de travail précaires, aujourd’hui se retrouvent sans emploi au 31 juillet, sans perspectives, et sans réponse. Les travailleurs ont tenté à plusieurs reprises de prendre contact avec Philip Morris, dans l’espoir d’être repris par le nouveau sous-traitant en organisant le transfert et tout en reconnaissant leur expérience. En vain. Aucune réponse. Aucun dialogue. Aucun respect.
Transfert d’entreprise correctement effectué dans le passé
Pourtant, ce n’est pas la première fois que cela se produit. Les dégustateurs de longue date (jusqu’à 17 ans pour certains), ont déjà vécu une situation similaire en 2014. Elle avait conduit à un transfert d’entreprise, et les salarié·e·s avaient été repris·e·s par le nouveau prestataire. Cette fois, Philip Morris n’a même pas daigné répondre aux sollicitations des travailleurs.
Une multinationale sans responsabilité sociale
Il est scandaleux qu’un groupe de la taille de Philip Morris, qui affiche publiquement ses engagements en matière de responsabilité sociale, abandonne ainsi les personnes qui participent à son activité quotidienne. Ces travailleurs, bien qu’indirectement employés, contribuent à la chaîne de valeur de l’entreprise. Ils méritent respect, reconnaissance et protection. Le nouveau prestataire mandaté par Philip Morris qu’est MMR dit suivre strictement les exigences fixées par la multinationale qui les mandatent. En l’état, plusieurs personnes (personnel du laboratoire et testeurs) se retrouvent sans emploi et sans aucune mesure d’accompagnement du fait de cette situation, en dépit de nombreuses années de service pour certains.
Appel du syndicat Unia
Le syndicat appelle Philip Morris à assumer ses responsabilités :
- En ouvrant un dialogue immédiat avec les salarié·e·s concerné·e·s,
- En garantissant leur reprise par le nouveau sous-traitant,
- En mettant en place des mesures de soutien pour les personnes licenciées.
Nous refusons que la précarité soit la norme pour les sous-traitants et que les multinationales se déchargent de leurs responsabilités sociales au détriment des plus vulnérables. Philip Morris et MMR ont les moyens d’organiser une transition responsable pour l’ensemble du personnel.