Fermeture d’une entreprise chimique à Morges : Le personnel de Sun Chemical débraye pour obtenir un plan social digne.
L’entreprise morgienne Sun Chemical, propriété du groupe international japonais DIC qui avait également repris BASF en Suisse, a annoncé le 29 avril dernier la fermeture de sa filiale morgienne avec une quarantaine de licenciements à la clé.
Procédure de consultation bâclée
Dans des conditions difficiles et sans disposer des informations minimales nécessaires, le personnel a livré de multiples propositions pour éviter cette fermeture, envisager des alternatives aux licenciements et diminuer le nombre de licenciements. La direction a balayé toutes les propositions et confirmé sa décision de fermeture pour fin 2025 tout en refusant de dévoiler sa stratégie de transfert pour le futur de la production.
Personnel sous pression
Le syndicat Unia et le personnel constate que Sun Chemical poursuit un simple but de délocaliser la production pour maximiser les bénéfices de l’entreprise ; à ce titre, l’acquisition de l’usine et des laboratoires de Morges avaient probablement pour unique but d’acquérir le savoir-faire et les brevets utiles à cette maximisation. Alors que l’entreprise a un calendrier très serré pour fermer et redéployer la production ailleurs, elle met sous pression les salarié-e-s bientôt licencié-e-s pour assurer des cadences de production plus importantes dans les derniers mois.
Plan social insuffisant et retraité-e-s grands oubliés
Alors que le personnel a revendiqué un plan social, l’entreprise a fait une contre-proposition insuffisante qui prévoit de faibles indemnités de départ au regard de l’ancienneté du personnel et ignore complètement le personnel proche de la retraite de toute solution durable, les soumettant au risque de terminer leur carrière au chômage et au social. Les dispositions pour la période de fermeture sont largement insuffisantes par rapport aux exigences imposées par la direction. De plus, l’entreprise s’entête à sanctionner tout départ de l’entreprise durant le délai de congé des salarié-e-s alors que celle-ci doit faciliter le replacement de son personnel.
Débrayage comme avertissement
Face à cette proposition indécente et à force de ne jamais être entendu par la direction, le syndicat Unia et le personnel ont organisé une AG prolongée ce matin lors de laquelle la direction n’a pas bougé et ont donc décidé de débrayer dans l’attente de contre-proposition valable de la part de la direction de l’entreprise. La partie patronale n’a en l’état pas répondu aux demandes et privilégie la saisie de l’office cantonal de conciliation.