A Lausanne, des milliers de travailleurs de la construction demandent du respect pour leur travail, davantage de temps pour la famille et de salaire
Cet après-midi, plus de 10’000 maçons ont manifesté à Zurich et à Lausanne pour faire entendre leurs revendications concernant la nouvelle convention nationale de manière forte et combative. A Lausanne, des banderoles ont été étendues sur les ponts de Lausanne pour afficher les revendications des travailleurs de la construction.
Stop à la pression synonyme d'accidents de travail
Lors du rassemblement final sur la place Saint-François à Lausanne, Vania Alleva, présidente du syndicat Unia, a résumé la réalité actuelle dans la construction : « Au cours des dix dernières années, il a été construit 20 % de plus en Suisse, et ce avec moins de personnel. Les travailleurs de la construction sont soumis à une pression considérable, ce qui conduit un maçon qualifié sur deux à quitter la branche ». Pierre-Yves Maillard est venu communiquer la solidarité de l'Union syndicale suisse pour la lutte des travailleurs de la construction. Il a rappelé que, que chaque année, un travailleur de la construction sur 6 subit un accident de travail ce qui est beaucoup trop. Face à la pénibilité du travail, il a souligné que les revendications des ouvriers « sont juste du bons sens, de la décence».
Des revendications claires pour un secteur de la construction avec un avenir
Les travailleurs ont défini des revendications claires pour les négociations de la CN sur la base d'une enquête sur le temps de travail à laquelle ont participé plus de 10 000 travailleurs de la construction :
- Des journées de travail moins longues : huit heures par jour et la limitation du travail du samedi.
- L’indemnisation de la pause du matin comme dans les branches où cela va de soi depuis longtemps
- Le temps de déplacement sur ordre de l’entreprise indemnisé dès la première minute et compté dans le temps de travail.
- Une augmentation de salaire correcte pour tous et la compensation automatique du renchérissement à l’avenir. C’est le seul moyen de préserver le pouvoir d’achat.
Les travailleurs de la construction sont déterminés à lutter pour défendre leurs revendications. C'est ce qu'a expliqué un travailleur qui a pris la parole lors de la manifestation : « Comme vous, je travaille tous les jours sur les chantiers. Je suis fier de ce que nous faisons. Nous construisons ce pays ! Mais il y a quelque chose qui ne tourne pas rond : nous perdons de plus en plus de collègues qualifiés parce qu’ils quittent le métier. En même temps, de moins en moins de jeunes choisissent de s’y engager. Il faut que les choses changent ! »
Les maçons sont prêts à se battre pour leurs droits
Les négociations pour la CN ont commencé début avril par des discussions exploratoires entre les parties contractantes. Lors de négociations passées, la Société suisse des entrepreneurs a régulièrement réclamé l’allongement des journées de travail, encore plus d’heures supplémentaires et même une baisse des salaires pour les travailleurs âgés. Du point de vue des syndicats, plutôt que de résoudre les problèmes dans la construction, cela ne ferait que les aggraver. Ils s'attendent donc, cette fois encore, à des négociations difficiles. Nico Lutz, responsable du secteur de la construction d’Unia, a averti pendant la manifestation que « le renouvellement de la convention ne sera pas une promenade de santé. Les travailleurs de la construction ont souvent démontré par le passé qu’ils étaient prêts à lutter pour leurs droits et pour le respect de leur travail. Cette fois aussi, ils sont prêts ».